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Victor Hugo vient de mourir

UN LIVRE À DÉCOUVRIR
 

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VICTOR HUGO VIENT DE MOURIR 



C’est la rentrée littéraire et beaucoup de livres nouveaux ou récents nous sont proposés dans les vitrines ou sur les présentoirs des libraires. Il en est un, peut-être moins exposé ou plus discret malgré sa couverture rouge, qui suscite moins commentaires ou éloges, c’est Victor Hugo vient de mourir de Judith Perrignon,  dont  Fabienne Pascaud fait une très belle critique dans le numéro du 12 septembre de Télérama.

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Le vieil Hugo est à l’agonie en cette fin du mois de mai 1885 dans son hôtel particulier du 16e arrondissement, au 50 d’une avenue qui porte déjà son nom. Il a quitté celui du 9e sur les conseils de ces vieux frères amis, Vacquerie et Meurice, pour le calme et l’air meilleur du quartier ouest de Paris. Déjà, la nouvelle s’est répandue mobilisant l’obscur commissaire de police de l'arrondissement sur une permanence de gardes civils et indicateurs, pouvant lui permettre vite une promotion exceptionnelle si tout se passe sans trouble à l’ordre public, compte tenu de la personnalité du mourant, certes vieilli, un peu imbus de lui-même, avec encore toute sa tête qui sait entretenir sa renommée, mais beau-père d’un député, entouré, visité…

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Auguste Vacquerie                             Paul Meurice

Et c’est toute cette atmosphère, cette histoire très documentée de la mort de Victor Hugo puis surtout de l’organisation de ses funérailles nationales, dont on ne se souvient, qu’en effet, l’homme y a eu droit, que met en scène l’auteure.
Elle raconte comment, dans tous les milieux, politiques, journalistiques, sociaux, les funérailles du Grand Homme de la patrie, des poètes, des intellectuels, des ouvriers, des pauvres, des artistes, des parisiens, des nationaux, des étrangers, des allemands, des algériens, on s’est mobilisé pour lui rendre hommage, témoignage de sympathie, d’affection, de reconnaissance. Elle nous fait découvrir des personnages oubliés ou méconnus de sa famille, le deuxième mari de sa belle-fille
Alice, veuve d’un de ses fils, Edouard Lockroy, qui en a bavé quand même d’être le numéro 2, malgré son engagement jeune auprès de l’homme politique, les deux fidèles cités plus haut, Vacquerie proche également par les liens des enfants, mais surtout, les communards de la première heure, militant ou journaliste, Maxime Lisbonne et Lissagaray.

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Edouard Lockroy       -       Maxime Lisbonne      -      Prosper-Olivier Lissagaray

Judith Perrignon offre également une ode à ce que fut la Commune, relate l’affrontement qui eut lieu au Père Lachaise entre les forces de l’ordre et les encore militants communards pour l’hommage à rendre à Victor Hugo auxquels ils veulent participer dignement avec drapeaux rouges ou noirs.
Elle décrit dans ce roman historique où tout est vrai mais raconté avec chaleur, les hommages, le recueillement, la partition entre les témoignages des riches et des pauvres et rappelle tout ce qu’a été Hugo, le poète, le dramaturge, le romancier des exclus et le politique qui a milité pour sauver
Louise Michel.

Ce livre est aussi une grande balade dans le Paris de l’époque car le cortège funéraire va tout traverser du Trocadéro au Panthéon, enfin, pas les grands boulevards quand même ou la place de la République, et puis on apprend comment on désacralisa, vite fait, ce qu’on appelait l’église Sainte-Geneviève. 

Qui a dit « le plus grand écrivain de la langue française ? Hugo, hélas » ?  Allergiques, s’abstenir, mais curieux, fidèles ou attachés à cet homme qui disait encore à l’heure de sa mort « aimez-moi », à lire absolument. 

 
 

Les Editions de l'Iconoclaste - 2015.


 

Dominique PIQUEMAL


Date de création : 13/09/2015 • 16:43
Catégorie : A Découvrir - Un Livre à Découvrir
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