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Hauts Lieux de la musique dans le 9e romantique

LES HAUTS-LIEUX DE LA MUSIQUE DANS LE 9e ARRONDISSEMENT ROMANTIQUE



 

Nicolas Deshoulières, musicologue, aborda sa conférence selon deux axes, l’opéra et le piano, au cœur de l’activité musicale de l’arrondissement en l’illustrant avec deux caricatures de Wagner et de Liszt (le pianiste virtuose représenté jouant avec quatre bras !).

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Caricature de Gill: Wagner perçant les oreilles                    Caricature de Franz Liszt

Fut montré également un tableau réunissant au XIXe siècle au café « Le Cardinal », (toujours présent au coin du Boulevard des Italiens et de la rue de Richelieu),  des musiciens comme  Bellini, Verdi, Rossini, Meyerbeer, Chopin, Liszt, etc. Ce dernier, inventeur en quelque sorte du récital de piano seul, avait dit modestement : « Le concert c’est moi ! ».

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Nicolas Deshoulières montra ensuite que notre arrondissement fut au XIXe le foyer de la musique à Paris avec les résidences de nombreux musiciens comme Rossini, qui avait résidé un temps à l’emplacement de l’hôtel Ronceray (au dessus du passage Jouffroy) puis 4 rue de la Chaussée d’Antin entre 1848 et 1868, Berlioz, rue La Bruyère, puis rue de Calais où il meurt en 1869, Liszt, 23 rue Laffitte puis rue de Provence, Chopin enfin, avec ses nombreuses adresses successives dans le 9e.

Notre conférencier évoqua aussi la réglementation imposée par Napoléon 1er concernant l’ouverture  des théâtres ou des scènes musicales, plus stricte qu’auparavant où chacun était libre de créer un nouveau lieu. De même chaque établissement devait avoir sa propre troupe sans possibilité de jouer ou chanter ailleurs.

Nous pûmes  alors écouter un extrait d’un opéra créé en 1810 à l’opéra de la rue de Richelieu, « Les Bayadères » de Charles Simon Catel, compositeur oublié aujourd’hui.

Nicolas Deshoulières allait ensuite montrer l’importance qu’a revêtue le piano dans notre arrondissement en montrant d’abord une caricature du pianiste Sigismund Thalberg, très en vogue alors, représenté jouant frénétiquement avec quatre avant-bras !

Le 9e a d’ailleurs hébergé une multitude de facteurs de pianos (66 en 1850 !). Plusieurs furent ainsi cités, les pianos Antoine Bord, boulevard Poissonnière, la maison Henri Herz, rue de la Victoire, et puis les pianos Erard avec Liszt comme illustre représentant (mais accusé de les maltraiter par la violence de sa pratique !) et enfin Pleyel magnifié par Chopin qui donna son premier concert dans les salons de l’Hôtel Cromot du Bourg rue Cadet, en février 1832, avant d’en donner d’autres à la salle de la rue Rochechouart (centre Valeyre aujourd’hui).   

Le Conservatoire de musique et de déclamation, dont l’entrée principale donnait au XIXe siècle rue du Faubourg Poissonnière, fut aussi un des lieux prestigieux de l’arrondissement. D’abord  centré sur les cuivres, il allait intégrer rapidement le piano dans ses cours. Le compositeur Chérubini qui en fut le strict directeur de 1822 à 1842 en réduisit le nombre de classes et refusa même Liszt comme élève, parce qu’étranger ! L’établissement allait déménager en 1911 rue de Madrid.

Notre conférencier évoqua ensuite l’importance prise par le  piano dans les grandes créations d’opéras en nous faisant écouter l’air d’Octave du « Don Pasquale » de Donizetti chanté par Pavarotti puis la version pianistique de Thalberg, qui se complique techniquement au fur et à mesure…

Les grands lieux de l’opéra allaient ensuite être l’objet de la conférence.
La salle du 13 rue Le Peletier tout d’abord, créée en 1821, avec ses 2.000 places et son éclairage au gaz, mais qui n’allait pas empêcher son incendie en 1873.  De très nombreux opéras furent créés  dans ce lieu qui changea de nom selon les régimes (d’académie royale à  académie nationale de musique).

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                                   La salle de l'opéra Le Peletier                                             

Un extrait des « Huguenots », opéra en cinq actes (d’une durée de cinq heures !) créé là par Meyerbeer en 1836 avec un livret d’Eugène Scribe,  nous fut alors proposé  pour illustrer cette vogue des grands opéras français de l’époque qui demandaient   de nombreux premiers rôles et  changements costumes, ainsi que de grands décors.

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                   Livret des Huguenots               Matinée gratuite à l'Opéra Garnier le 14 juillet 1899

L’Opéra de Charles Garnier ne pouvait pas non plus ne pas être évoqué là, construit à partir de 1865 et inauguré en 1875 (après la fermeture de l’opéra Le Peletier). Le conférencier montra alors une illustration rare représentant une matinée gratuite du 14 juillet 1899. Il évoqua aussi une salle disparue aujourd’hui, l’Eden théâtre, rue Boudreaux (où siège désormais Fragonard), grande salle avec d’étonnants  décors orientalistes.

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                                  L'Eden Théâtre                                                            L'échafaudage de la façade lors de la construction de l'opéra Garnier

Les Folies-Bergère, autre lieu emblématique de l’arrondissement, fut enfin montré à l’époque de sa première façade, qui précéda celle art déco de 1929.  

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Une bien belle conférence, trop courte pour évoquer tous les talents des musiciens qui se sont bousculés dans le 9e durant cette grande époque du XIXe, mais animée par un conférencier passionné et qui n’a pas hésité à se mettre lui-même au piano ou à nous déchiffrer les partitions des airs écoutés !



Emmanuel FOUQUET


Date de création : 24/11/2015 • 18:41
Catégorie : 9ème Histoire - Echos du Terrain
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