Charivari - mai 2019
PLACE SAINT-GEORGES, LE 19 MAI,
LE « CHARIVARI » 2019 A RENDU HOMMAGE À OFFENBACH
Le Conseil de Quartier Pigalle-Martyrs du IXe arrondissement de Paris, avait décidé en 2016 de suivre la suggestion de Didier Chagnas d’organiser sa « Fête » annuelle de printemps place Saint-Georges et d’y rendre un hommage à Gavarni –de son vrai nom Sulpice Guillaume Chevalier (1804-1866), dessinateur habitant le quartier, collaborateur au journal satirique illustré d’opposition républicaine « Le Charivari », dont le buste orne la fontaine au centre de la place -, avec un défilé costumé dans le quartier, un bal, des chants et des lectures à l’Hôtel Dosne-Thiers, et un buffet, « dans l’esprit du XIXe siècle ».
En 2018, ce sont les petits métiers de rue (dont beaucoup ont disparu) qui furent à l’honneur place Saint-Georges. Cette année, pour sa quatrième édition, la fête a été dédiée au talentueux Jacques Offenbach, musicien très célèbre sous le Second Empire, génial et indémodable, qui a vécu presque toute sa vie parisienne dans l’arrondissement*.
Les Rote Funken dans la cour de la Mairie du 9e.
On célébrait ce printemps le bicentenaire de sa naissance (à Cologne, R.F.A.). Grâce à Michel Güet et à son ami Ralf-Olivier Schwarz, directeur de la Kölner-Offenbach-Gesellschaft, biographe de l’artiste, la manifestation a pris une ampleur culturelle exceptionnelle, internationale, avec la venue à Paris de la première adjointe au maire de Cologne, Elfi Scho-Autwerpes, accompagnée de personnalités allemandes du monde de la culture et d’une cinquantaine de membres de la fanfare des Rote Funken, compagnie créée en 1823 (dont les uniformes rappellent ceux des régiments du Grand Frédéric de Prusse un siècle plus tôt), troupe musicale vedette du grand Carnaval de Cologne.
Ils ont inauguré le matin du 19 mai, avec Delphine Bürkli, la maire du IXe, entourée de tous ses adjoints, une exposition bilingue consacrée au musicien** présentée dans les salons Aguado de la Mairie et mis, l’après-midi, une ambiance formidable dans notre petit univers. Michel Güet avait su organiser pour eux, la veille, à leur demande, un « parcours Offenbach » dans l’arrondissement (domiciles, théâtres et restaurants).
Nouveauté cette année qui a connu un grand succès : de l’idée de présenter au premier étage de l’Hôtel Dosne-Thiers une robe du mondialement connu « french cancan » du Moulin Rouge –qui est dansé sur le « galop infernal » d’Orphée aux Enfers d’Offenbach- est née, avec Victoria Bonnamour-Bitoun, créatrice de costumes d’époque (atelier Bonâme), et des membres du Conseil de Quartier voisin Blanche-Trinité venus en renfort, une exposition dédiée aux métiers d’art du costume (un bottier, une brodeuse de paillettes en démonstration, un plumassier, un costumier…). Cinq cents personnes ont été reçues !
Les enfants de l’école Chaptal avaient été sollicités pour créer sur leurs petits chapeaux…hauts de forme des motifs évoquant des personnalités qui ont marqué notre quartier au XIXe siècle comme George Sand, Louise Michel, Victor Hugo et Jacques Offenbach. Un photographe en habit (rappelant que Nadar et Carjat travaillaient aussi dans notre quartier), Christophe Lebon, en a immortalisé quelques-uns dans un joli décor d’époque.
Les enfants d'une école de danse folklorique colombienne au cours de leur démonstration.
Exceptionnels ont été enfin cette saison les concerts donnés dans le grand salon de l’Hôtel Dosne-Thiers qui a fait salle comble. M. Daniel Steinbrunner avait organisé trois parties avec pauses. Jean-Pierre Mathieu, Nils Kittel, le Chœur C’ Pop, le Quator Yako, la Hochschüle für Musik und Tanz de Cologne, Les Tréteaux Lyriques et les membres du Conservatoire national supérieur de Musique et Danse de Paris ont rendu vie à Offenbach et fait vibrer sa musique entraînante (mais pas que…) pendant trois heures. A l’extérieur, sur la place, en fin d’après-midi, les membres costumés de Carnet de Bals initiaient avec brio les visiteurs aux subtilités des danses du XIXe.
Inauguration de la plaque commémorative 23, rue des Martyrs.
D’autres manifestations se sont déroulées dans le cadre de ce bicentenaire, en marge du Charivari. Une plaque destinée à être posée au n° 23 de la rue des Martyrs a été dévoilée par Delphine Bürkli, en présence des officiels allemands. Elle rappelle que Jakob Offenbach, adolescent, virtuose du violoncelle, a vécu là, dans une mansarde, en 1833, peu après son arrivée à Paris. D’autre part, notre société savante 9ème Histoire, à l’initiative de Didier Chagnas, a organisé le 29 mai, à la mairie (salle du conseil), avec Jean-Philippe Biojout (chanteur lyrique, éditeur et auteur d’une biographie sur le compositeur), une conférence consacrée à la vie et l’œuvre de cette « légende musicale du 9e arrondissement ». Jamais conférence ne fût aussi enjouée, l’intervenant mêlant anecdotes et passages chantés a capella, devant un auditoire enchanté.
Notre arrondissement a ainsi rendu un hommage appuyé à ce musicien exceptionnel, mondialement réputé et très associé à l’image de la France, qu’il avait choisie comme patrie, où il fût naturalisé en 1860 par Napoléon III, où il devint catholique pour se marier (avec Hermine d’Alcain en 1844) et où il fût enterré en 1880, dans les allées « poétiques » du cimetière Montmartre.
Portrait de Jacques Offenbach. © Roselyne Bordas - AMF - 1998.
Anick Puyôou
* 23 rue des Martyrs, 22 passage Saulnier, 11 rue Laffitte, 8 boulevard des Capucines.
** Cette exposition, conçue par le Musée de la ville de Cologne, est ouverte à la mairie du IXe jusqu’au 5 juin, puis elle sera présentée à Lille et enfin à Berlin.
© 9ème Histoire - 2019
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