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L'église Saint-Sulpice

 © 9ème Histoire - 2022


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J.B. Pigalle  - Vierge à l'enfant  -  © Mbzt : Wikipedia
 


L’ÉGLISE Saint-Sulpice, un ÉCRIN pour les peintures murales
de Delacroix et quelques autres TRÉSORS MÉCONNUS

 


Il ne faisait pas chaud, le 8 février, mais la visite de Saint-Sulpice se déroulant presque entièrement à l’intérieur, les 27 adhérents qui la suivirent n’eurent pas lieu de grelotter.

La conférence commença par un historique, au cours duquel on apprit qu’une première église paroissiale dédiée à Sulpice le Pieux, qui fut évêque de Bourges au VIIe siècle, avait été édifiée dès le Moyen Age à proximité de l’abbaye de Saint-Germain-des Prés, dont elle dépendait. Au XVIIe siècle, face à l’accroissement de la population du faubourg Saint-Germain, on  décida de la reconstruire au même endroit.
 


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L’église Saint-Sulpice avant sa reconstruction. Gravure d’Israël Silvestre, début du XVIIe siècle.                                      L’ancienne église au début du XVIIe siècle, par Matthys Schoervaerdts
 


La première pierre fut posée en 1646, mais les travaux avancèrent très lentement, et ce n’est que cent quarante-trois ans et sept architectes plus tard que l’on put enfin voir le sanctuaire tel qu’il se présente aujourd’hui, avec ses 115 mètres de long, ses 57 mètres de large et ses 34 mètres de haut, qui font de Saint-Sulpice la deuxième plus grande église de Paris après Notre-Dame.
 


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François-Etienne Villeret : « Saint-Sulpice, Paris », vers 1850. (Source : Hampel Auctions. Domaine public)
 


Après avoir admiré l’un des deux tridacnes géants offerts à la paroisse par Louis XV pour servir de bénitiers, au socle de marbre sculpté par Pigalle, et jeté un coup d’œil aux fresques qui ornent les chapelles latérales, le groupe se dirige vers la chapelle du Sacré-Cœur, aux belles boiseries rocaille, où est évoquée la période révolutionnaire, au cours de laquelle Saint-Sulpice fut livrée au saccage et transformée en en une succession de temples laïcs.

Un arrêt chapelle Saint-Jean, où sont exposées, à hauteur d’yeux, des photos de la chapelle axiale, dédiée à la Vierge, avant de poursuivre vers cette dernière pour y admirer ce concentré d’œuvres d’art du XVIIIe siècle : les sculptures des frères Slodtz, les toiles de Carle van Loo, la fresque de la coupole, exécutée par François Lemoyne, mais malheureusement mal éclairée, et la statue en marbre de Jean-Baptiste Pigalle dans la niche aménagée par Charles de Wailly.

Le groupe quitte momentanément l’église proprement dite pour faire une incursion, par un petit passage latéral, dans la chapelle de l’Assomption, qui la jouxte sur le côté nord, ornée au XVIIIe siècle de belles boiseries rocaille. De retour dans l’église, la visite se poursuit par la découverte du gnomon de Saint-Sulpice, établi dans le transept et qui, du croisillon nord au croisillon sud, où un obélisque marque son terme, indique le moment des solstices et des équinoxes. On peut voir, dans ce même transept, des fresques d’Emile Signol.

Dans le chœur, les visiteurs purent admirer dix statues de Bouchardon, ainsi que la table de communion en marbre et balustres de bronze dessinée par Gilles-Marie Oppenord. Plus loin, chapelle Saint-Jean-Baptiste, trône le monument funéraire du curé Languet de Gergy, œuvre de Michel-Ange Slodtz. Dans la nef, la chaire de Charles De Wailly est surmontée des vertus théologales. Au fond de l’église, sur sa tribune, l’orgue de Clicquot, reconstruit par Cavaillé-Coll, possède un beau buffet en chêne dessiné par Chalgrin.

Nos pas nous conduisent enfin à la chapelle des Saints-Anges, ornée par Delacroix de deux magnifiques peintures murales à l’encaustique : La Lutte de Jacob avec l’ange et Héliodore chassé du temple, et d’une toile marouflée à la voûte représentant saint Michel terrassant le démon. Quittant Delacroix à regret, le groupe va découvrir deux chapelles habituellement fermées au public, situées sous les tours : la chapelle du Péristyle et la chapelle des Fonts baptismaux.