L'Hôtel des Maréchaux
© E. Fouquet © 9e Histoire - 2014-2017
Statues des façades de l'Hôtel des Maréchaux
L'HÔTEL DES MARÉCHAUX
La rue Richer possède une longue histoire, puisque, dès le Moyen Âge, coulait là le Grand Égout à ciel ouvert venant de Ménilmontant. Celui-ci fut canalisé au XVIIIe et surtout recouvert en 1766. La ruelle prit alors le nom de Jean-Charles Richer, échevin de Paris en 1780.
Sur des terrains acquis en 1821 et 1822 par deux spéculateurs, messieurs Noël et Lérambert, il a été dit à tort que le maréchal Ney y aurait habité , comme cela a été souvent avancé … Ce personnage étonnant de la période impériale, vainqueur à Eylau, Friedland, Iéna, prince de la Moskova, cependant accusé de la défaite de Waterloo, fut fusillé en effet à la sauvette un matin de décembre 1815 à 46 ans, après une suite de revirements politiques au moment des 100 Jours et donc bien avant la construction de l'Hôtel !
L’appellation un peu curieuse du lieu - Hôtel des Maréchaux - pourrait aussi faire référence à la présence non loin, de la résidence qu’aurait occupé, au coin de la rue Richer et de la future rue de Trévise (et non au 32 de cette même rue), Edouard Mortier, maréchal d’Empire et duc de Trévise, mort le 28 juillet 1835 en protégeant Louis-Philippe lors de l’attentat de Fieschi. Cette demeure du 22 rue de Trévise a d’ailleurs reçu une bombe d’un avion allemand en mars 1918 et ne subsiste seulement aujourd’hui que son ancien portail …
Portail supposé de la résidence du Marechal Mortier 22 rue de Trévise. Photo © E. Fouquet
A l'emplacement de l'actuel 15 de la rue Richer fut donc construit lors de la Restauration un grand ensemble immobilier composé de trois bâtiments ayant une longue façade commune sur rue. Les immeubles, achevés en 1823, n’ont subi que peu d'altérations depuis.
Grille d'entrée de l'Hôtel des Maréchaux Façade de l'Hôtel des Maréchaux sur la rue Richer
En plan, les trois bâtiments forment un grand quadrilatère avec corps de bâtiment sur rue, deux ailes en retour et un corps de bâtiment en fond de cour, qui devait probablement donner à l'origine sur un jardin. La façade sur la rue Richer comporte un rez-de-chaussée, un entresol, trois étages carrés plus un comble.
Les entrées latérales correspondent aux n° 13 et 17, tandis que le n° 15 reçoit le grand portail central en plein cintre, surmonté d'un balcon et d'une travée couverte par un fronton triangulaire. Le rez-de-chaussée et l'entresol sont traités en bossages à refend et sont séparés des étages par un bandeau orné de postes. Les baies de l'étage noble sont surmontées d'un fronton droit, à l'exception de la travée centrale.
Les portes du n° 13 et du n° 17 sont fermées par des vantaux en bois, l’entrée principale au 15, s’ouvre sur un très beau passage-cocher qui conduit à la cour. Il est couvert d'un berceau en plein cintre à caissons.
Hôtel des Maréchaux passage cocher
Les façades sur cour sont également très soignées. Dans l'axe, l'entrée du bâtiment en fond de cour est ornée d'un portique à colonnes ioniques. Les façades latérales sont égayées par des niches contenant des bustes et statues à l’antique.
Cette demeure a été transformée aujourd’hui en résidence pour personnes âgées, gérée par la Ville de Paris. L’ensemble est inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
L'une des entrées latérales de l'Hôtel des Maréchaux, 13, rue Richer.
Emmanuel FOUQUET
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