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Boris Vian


BORIS VIAN

et ses années dans le 9e et son voisinage.
 


 


La conférence de Jean François Belhoste put enfin commencer mardi 6 octobre après quelques minutes de suspense liées à des difficultés techniques pour montrer un extrait du film tourné sur Boris Vian évoquant sa carrière d’ingénieur. Philippe Denizet, coauteur de ce documentaire avec le conférencier, était également présent.

Le début du film montre en effet les années d’étude de Boris Vian et notamment son passage en terminale et en classes préparatoires dans les années 1936-38 au Lycée Condorcet, le bon lycée de la bourgeoisie de la  banlieue ouest. L’extrait projeté livre également des témoignages d’anciens condisciples qui l’ont accompagné lorsqu’il est entré à l’École Centrale en 1939.

A partir de photos d’archives détenues à la Cohérie Boris Vian, Cité Véron, Jean François Belhoste revient sur la jeunesse de l’écrivain musicien en évoquant ses origines, son grand-père paternel, bronzier d’art à l’Hôtel Salé, et son grand-père maternel, créateur des voiturettes Decauville (ce qui lui donnera sans doute ce goût pour l’invention et sa passion pour les voitures). Ses parents, vivant dans une grande aisance, s’étaient installés à Ville d’Avray, et sa mère Yvonne, éprise de musique, avait voulu donner à ses deux ainés des prénoms liés à des opéras, Boris pour Boris Godounov et Lelio de Berlioz.

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       Boris Vian - © Photo DR                        Boris Vian et son "cor de suidouille"  - © Photo Ingi  Paris/ akg-images
 

Après avoir acquis la belle propriété des « Fauvettes » à Ville d’Avray, voisine de celle des Rostand, mais à la suite de problèmes financiers de son père qui le conduiront à devenir démarcheur immobilier dans le quartier de l’Opéra, et après avoir cédé la maison aux Menuhin, la famille est alors obligée de se replier dans la maison du gardien…

Cela n’empêchera pas Boris d’aller régulièrement à Paris, d’abord pour ses études mais aussi pour le jazz qu’il découvre en pratiquant la trompette (pourtant contre indiquée pour lui en raison, déjà, de ses problèmes cardiaques). Il fonde alors avec ses frères un trio pour animer des surprises parties ! Il rejoindra ensuite l’ensemble de Claude Abadie, puis de Claude Luter

S’il est étudiant à l’École Centrale des Arts et Manufactures (il en sortira seulement 54e sur 72 en 1942), il trompe son ennui en s’inscrivant au Hot Club de France du 14 rue Chaptal, qui eut comme membres célèbres Django Reinhardt et Stéphane Grappelli. Il sera d’ailleurs longtemps chroniqueur de la revue Jazz Hot.

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Pendant l’exode de 1940, sa famille avait gagné Cap Breton où il aura le coup de foudre à 20 ans pour Michelle Léglise qu’il reverra ensuite dans le quartier de Saint-Lazare. Ils se  marient d’ailleurs en juillet 1941 à l’église Saint-Vincent de Paul et iront habiter pendant toute la guerre chez elle, 98 rue du Faubourg Poissonnière, en face du Lycée Lamartine où elle avait été élève.

 Il travaille, sans enthousiasme, à l’AFNOR de 1942 à 1946, commence à écrire son premier roman « Vercoquin et le plancton » et joue alors dans différents lieux qu’évoque Jean-François Belhoste: La Cigale, Pleyel, la belle salle art déco des Centraux, rue Goujon, qui sera ensuite détruite et où Jean Paul Sartre avait fait sa célèbre conférence « L’existentialisme est il un humanisme ? ». Notre conférencier évoque également ce drame qu’est l’assassinat mystérieux de son père en 1944 qui le conduira à vendre les « Fauvettes ».

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C’est alors la période de l’après-guerre où débute la grande époque de Saint-Germain-des-Prés et où il rencontrera outre Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Raymond Queneau, Juliette Gréco...

Mais c’est une autre histoire que notre conférencier pris par le temps ne pouvait évoquer là. Gageure  en effet que de tenter de résumer une carrière aussi multiforme d’un homme qui a touché à tout ou presque, en passant par la peinture et la chanson !

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Jean-François Belhoste a tout juste le temps d’évoquer la mort brutale de Boris Vian à 39 ans en juin 1959 lors d’une projection au cinéma Marbeuf du film (qu’il n’aimait pas) tiré de son  « J’irai cracher sur vos tombes » et de répondre à une question sur la période de sa vie où il habita à partir de 1951 avec sa deuxième femme, la danseuse de Roland Petit Ursula Kübler,  dans un petit studio inconfortable au 8 boulevard de Clichy, avant de gagner ensuite le 6 bis de la Cité Véron, où ils auront pour voisins les Prévert.

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Emmanuel FOUQUET


Date de création : 07/10/2015 • 13:59
Catégorie : - Echos du Terrain
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