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L'Affaire Caillaux

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Source : Wikicommons.


L’AFFAIRE CAILLAUX
 

Au 26 de la rue Drouot en ce printemps 1914, Gaston Calmette, directeur du « Figaro », fait paraître depuis plusieurs semaines des articles qui déshonorent Joseph Caillaux.

Caillaux, député de la Sarthe, a été Ministre des Finances de 1899 à 1902 dans le gouvernement Waldeck-Rousseau. À nouveau au même poste sous Georges Clemenceau en 1906, il défend l’idée d’un impôt sur le revenu qui remplacerait les quatre vieilles (la Patente, la Foncière, la Mobilière et l’impôt sur les Portes et Fenêtres).

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Joseph Caillaux à son bureau                                                                                   en 1911

Il prend la tête du gouvernement en 1911 et se montre partisan d'un compromis avec l’Allemagne, négociant dans ce qu’on a appelé « le coup d’Agadir », la liberté de manœuvre de la France au Maroc contre la cession à l'Allemagne de territoires français en Afrique centrale.
En 1913, proche de Jean Jaurès, il s’élève contre le projet d’augmenter la durée du service militaire par la « Loi des Trois Ans » défendue par Louis Barthou. Ses positions lui valent de véritables haines, tout particulièrement celle de Clemenceau.

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Louis Barthou (1862-1934)                                                     Gaston Calmette (1858-1914)

Caillaux retrouve le Ministère des Finances sous le radical Gaston Doumergue. Avec l’aide de Calmette, Barthou lance alors une campagne féroce contre lui : tous les jours des papiers paraissent l’impliquant dans les affaires d’Agadir et de Panama. Le 10 mars, « Le Figaro » sous entend que Caillaux empêche l’inculpation d’un escroc dans le scandale de Panama et le 13 mars, il publie une lettre privée vieille de dix ans, signée « ton Jo » et qui s’adresse à Berthe Geydeau, son ex-maîtresse et épouse, dont il a divorcé. Suivent d’autres publications, fournies par Berthe.

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Henriette Caillaux (1874-1943)

Henriette Caillaux, sa nouvelle épouse, craint que d’autres lettres, très intimes, ne suivent. Le 16 mars, elle se fait conduire chez l’armurier Gastinne-Renette, achète un revolver de marque Browning et laisse une lettre à son époux « si cette lettre t’est remise, c’est que j’aurai fait ou tenté de faire justice ».

Elle tire six coups de feu sur Calmette qui a consenti à la recevoir. Lui décède, elle est envoyée à la prison de St Lazare.

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Me Labori le défenseur de Mme Caillaux
 

Son mari engage Maître Labori , l'un des avocats de Dreyfus, pour défendre son épouse. Le procès s’ouvre le 21 juillet 1914 à Paris et l’opinion se passionne : l’avocat de la partie civile parle du complot orchestré par Henriette, l’avocat de la défense soutient la thèse du « crime d’amour et d’amour-propre ». Le 25 juillet Henriette Caillaux est acquittée à l’unanimité du jury !

Après la guerre, Caillaux ayant traversé de très graves turbulences politiques dont un passage en Haute Cour, retrouve le portefeuille des Finances en 1925 et 1926 sous Painlevé et Briand et préside la Commission des Finances au Sénat jusqu’en 1940. Henriette meurt en 1943 et Joseph Caillaux quelques mois après la Libération de Paris.

Une Affaire qui a tenu l’opinion en haleine pendant plusieurs mois en ce printemps de 1914, malgré le risque imminent de guerre.

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Françoise ROBERT


Date de création : 13/01/2017 • 09:00
Catégorie : - Fiches Express-Figures du 9e
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