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L'avenue Frochot

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L'AVENUE FROCHOT

À la suite de l’assemblée générale du 2 février, Aline Boutillon a évoqué la très prisée avenue Frochot « une oasis secrète au cœur de la Nouvelle Athènes »

Fermée à présent par une grille, ce qui n’était pas le cas lorsque François Truffaut y a tourné quelques scènes des «400 Coups», cette avenue ombragée a été lotie sur des terrains proches de la barrière de Pigalle. Ce sont deux spéculateurs, Fortuné de Brack (l’un des amants de Mademoiselle Mars) et Charles Picot, qui l’ont fait aménager autour d’un chemin, tracé en 1826, allant jusqu’à un rond-point ; des lots y ont alors été vendus à des fins de constructions résidentielles.

Comme souvent dans ce type de lotissement, des servitudes ont été imposées : une rue de 7 m de large au plus, devant comporter des trottoirs. Nécessairement dotées d’un espace vert à leur entrée, les maisons ne peuvent excéder une hauteur de 11 m. Les styles différents des constructions se côtoient dans cette rue : la cohabitation du gothique du renaissance, du palladien est permise. La circulation hippomobile est interdite dans la voie et bien entendu, il ne peut y avoir ni commerces, ni logements ouvriers en ce lieu !

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Entamé en 1839, le déploiement de la seconde partie de la rue est prolongé jusqu’à l’actuelle place Pigalle, elle-même agencée sur un plan semi-circulaire par les aménageurs de la voie (c’était d’ailleurs l’une des contraintes de l’ordonnance royale qui leur accordait l’autorisation du percement et de l’aménagement de la voie).

Depuis son agencement, l’avenue Frochot a toujours attiré une population choisie, notamment des artistes, gens du monde et à la mode :

Madame Sabatier, au 4 de la rue. Muse de Baudelaire et salonnière réputée du second Empire ;
Victor Massé dans la maison dite « hantée » du 1, où une domestique du couple Lang – directeur des Folies Bergère – y fut assassinée, donnant naissance à la triste réputation du lieu ;
Au 3, la cantatrice Régine Crespin ;
Au 5, Eugène Isabey, puis Paul Meurisse. Celui-ci accueillit Victor Hugo à son retour d’exil dans un logement du rez-de-chaussée qui ouvrait sur le poulailler installé par Madame Meurisse pendant la Commune !
Django Reinhardt au 6 ;
Au 7, Alexandre Dumas, puis Ch. Lamoureux (des concerts) et plus tard les fils d’Auguste Renoir, Pierre et Jean ;
Au 8, le peintre F. Albert ;
Au 10, une vaste maison un certain temps occupée par le couturier Jean-Paul Gaultier ;
Au 12, des ateliers d’artistes où œuvrèrent Jules Dupré, Boldini ; de même Toulouse-Lautrec, Chassériau, Gustave Moreau et Paul Merwart travaillèrent au 15.

Avenue rare et recherchée dans ce haut du 9e fermée à gauche par le « Théâtre en rond » au magnifique vitrail d’inspiration japonaise.
Merci à Aline d’avoir poussé, quelques instants et seulement pour nous, cette grille infranchissable au promeneur curieux !

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Françoise ROBERT
 


Date de création : 04/02/2017 • 11:03
Catégorie : - Echos du Terrain
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