De Vintimille à Ballu - mars 2017
La statue de Berlioz dans le square Place Adolphe Max
UNE BALADE AU FIL DE L’HISTOIRE,
DE LA PLACE DE VINTIMILLE À LA RUE BALLU
Le printemps, en ce 20 mars, n’était pas au rendez-vous, mais, malgré le froid, nous étions vingt-sept, à 14 h, devant le square Berlioz, pour découvrir ce quartier, né du lotissement du Nouveau Tivoli, lui-même avatar de la folie La Bouexière du XVIIIe siècle, au temps où cette partie de Paris était encore à la campagne.
Plan du lotissement du Nouveau Tivoli
Les propriétaires de l’ancien domaine, les comtes Greffulhe et de Ségur, l’avaient loué à un physicien, Gaspard Robertson, qui l’avait transformé en parc d’attractions sous le nom de Nouveau Tivoli. Sous la monarchie de Juillet, les anciens bâtiments seront rasés et des voies percées à l’emplacement des superbes jardins. C’est ainsi que seront créées la place de Vintimille, aujourd’hui rebaptisée du nom d’un bourgmestre bruxellois, Adolphe Max, et les rues adjacentes.
Le tour de la place nous a permis d’évoquer Hector Berlioz, mort au bout de la rue de Calais, et dont la statue trône au milieu du square, le peintre nabi Édouard Vuillard, Louis et Pauline Viardot, qui ont eu leur hôtel particulier au coin de la rue de Douai, Eugène Boudin, ainsi que le couple Humbert, escrocs de haut vol.
Le square Berlioz vu par Vuillard Atelier de Vuillard
La rue de Vintimille, où ont habité plus ou moins longtemps le peintre Thomas Couture, Alexandre Dumas et Claude Monet, nous a conduits place Lili-Boulanger, que domine toujours l’immeuble où la jeune compositrice, morte à vingt-quatre ans, a vécu avec sa mère et sa sœur Nadia, également musicienne, célèbre pédagogue, chef d’orchestre et organiste émérite
Rue Ballu, l’œil est immédiatement attiré par l’hôtel particulier de style néo-flamand du peintre Charles Wislin. En face, l’immeuble second Empire où ont résidé successivement Émile Zola et Edgar Degas, donne accès à la Villa Ballu.
Villa Ballu
En poursuivant notre chemin sur la rue Ballu, nous avons pu voir la Maison des Pharmaciens, avec sa façade en pierre et brique et ses cariatides engainées. Plus loin, dans la cour de l’hôtel Foucher de Saint-Faron, une plaque rappelle le souvenir de la princesse Charlotte de Rohan-Rochefort. Plusieurs hôtels particuliers ont malheureusement été démolis dans cette rue, pour laisser la place à des immeubles modernes ; l’un de ceux-ci a remplacé celui où le compositeur Claude Terrasse avait aménagé le petit Théâtre des Pantins.
L’ancien hôtel du poète Émile Blémont a heureusement résisté au pic des démolisseurs. C’est là que la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques a installé son siège. Nous avons eu la chance d’être autorisés à le visiter ; c’est ainsi que nous avons pu admirer trois salons, dont deux possèdent des plafonds à l’italienne, le jardin d’hiver, ainsi que le jardin situé à l’arrière de l’hôtel.
Jardins de l'Hôtel de la SACD rue Ballu.
La « balade » a duré quelques minutes encore, puisque, en sortant du jardin de l’hôtel Blémont, nous nous sommes trouvés rue du Cardinal-Mercier, en face du ravissant petit hôtel que s’était fait construire, au début des années 1880, la chanteuse Anna Judic.
Aline BOUTILLON
Catégorie : - Echos du Terrain
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