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Visite de la BnF - mars 2018

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La Salle de lecture Labrouste

 



La BnF Site Richelieu

 

On peut faire remonter les débuts de la Bibliothèque Nationale, héritière des collections royales constituées depuis la fin du Moyen Âge, à l’institution du Dépôt légal, à l’initiative de François Ier qui impose à toute publication imprimée en France d’être déposée à la bibliothèque (ce qui est d’ailleurs le cas du Bulletin annuel de 9ème Histoire).

Le bâtiment actuel datant, en grande partie, du XIXe siècle et édifié par Henri Labrouste dont les travaux se sont étalés de 1854 à 1875, occupe un vaste quadrilatère (58.000 m²) délimité par les rues des Petits-Champs, Vivienne, Colbert et de Richelieu.


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Depuis l’ouverture du site François-Mitterrand dont les travaux ont duré dix ans (1988-1998), une grande partie des livres et périodiques ont quitté le site Richelieu pour rejoindre Tolbiac ce qui permet à la BnF Richelieu d’abriter des départements plus spécialisés (arts du spectacle, cartes et plans, estampes et photographies, manuscrits, monnaies et médailles).

2016, année qui marque la fin de la première tranche de travaux entrepris rue de Richelieu et la réouverture partielle au public de la bibliothèque, annonce un tournant dans l’occupation du lieu qui accueille désormais l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) et l’École Nationale des Chartes (EnC).

L’INHA qui compte plus de 1 700 000 documents, livres et revues, en histoire de l’Art et archéologie du monde a été créé en 2001 pour promouvoir la recherche en histoire de l’art et du patrimoine. Quant à l’EnC qui a deux cents ans d’existence, elle forme des spécialistes de la conservation du patrimoine écrit, des bibliothèques et des musées.


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La façade rue de Richelieu, de style néoclassique, est l’œuvre de l’architecte Henri Labrouste auquel Napoléon III a fait appel pour agrandir la bibliothèque impériale. En pénétrant par la rue de Richelieu dans la cour d’honneur qui, du fait de la deuxième tranche de travaux en cours, est envahie par les algeco et n’a pas encore retrouvé ses beaux pavés, on se trouve face à un bâtiment plus ancien, du XVIIIe, que l’on doit à l’architecte Robert de Cotte. Au rez-de-chaussée se trouve le Salon d’Honneur qui abrite la statue de Voltaire par Houdon (sous cette statue est conservé le cœur de Voltaire).
 


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Médaillons de marbre et lustre de Georges Berne

 

À droite de la cour, on accède au vestibule « Labrouste » qui a gardé son pavage d’origine (marbre clair avec cabochons rouge foncé) avec, sur les murs d’inspiration étrusque, des médaillons de marbre poli tous différents les uns des autres. Au fond du vestibule se trouvait le grand escalier d’Honneur (œuvre de l’architecte Jean-Louis Pascal) que les nouveaux architectes ont décidé de déposer pour donner une plus grande visibilité au vestibule et à la Salle Ovale aujourd’hui en restauration. Il sera remplacé par un escalier suspendu de style hélicoïdal et on nous a assuré que l’ancien escalier n’avait pas été détruit mais était, pour le moment, conservé dans les sous-sols de la Bibliothèque François-Mitterrand. Un grand lustre moderne de style Art Déco de l’éclairagiste Georges Berne, éclaire l’entrée du vestibule.

De là on pénètre dans le « joyau » du quadrilatère, la salle « Labrouste », spacieuse salle de lecture pouvant accueillir jusqu’à trois cents personnes, salle désormais destinée aux chercheurs de l’INHA. On est frappé par la clarté de cette immense salle tracée selon un plan basilical (plan carré terminé par un hémicycle). Cette bibliothèque comporte neuf coupoles revêtues de panneaux de faïence écrue, venue de Grande-Bretagne, percées de neuf oculi, le tout reposant sur seize fines colonnettes de fonte gris clair. Lors de son inauguration, en 1868, cette salle était accessible à tout public ; elle était chauffée au charbon avec, sous les tables, des tuyaux repose-pieds dans lesquels circulait de l’eau chaude ; le charbon avait fortement noirci le mobilier au cours des temps ce qui a exigé un sérieux toilettage lors de la récente restauration. Les fresques murales d’Alexandre Desgoffe qui ont retrouvé leurs couleurs d’origine ont inspiré les créateurs des jardins de la Bibliothèque Mitterrand. Autour de la salle trente-six médaillons célèbrent des illustres écrivains de Platon à Bossuet ; parmi eux, une seule femme : Madame de Sévigné.


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Porche de la salle Labrouste

 

Lors de l’ouverture de cette salle, l’éclairage au gaz ayant été jugé trop dangereux, les heures d’accès à la bibliothèque variaient selon les saisons puisque les lecteurs ne bénéficiaient que de la lumière naturelle ; ce n’est qu’en 1925 que l’électricité fut introduite.

Au fond de la salle, un grand porche reposant sur deux cariatides (œuvres de Jean-Joseph Perraud) donne accès au magasin central où sont conservés les documents. A la fin du XIXe  siècle, ce magasin comptait 1 200 000 ouvrages répartis sur quatre niveaux plus un sous-sol ce qui s’est vite révélé insuffisant ; il y a désormais onze niveaux (des étages supplémentaires ont été créés en creusant le sous-sol et en ajoutant des étages au-dessus du faux-plafond). Au centre de cette réserve, on a conservé une machine à pneumatiques qui a fonctionné de 1936 à 1998 et qui permettait de transmettre les demandes des lecteurs.


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Magasin central et machine à pneumatiques.
 

Derrière le magasin central est située la bibliothèque de l’EnC qu’on ne visite pas (l’école, elle, se trouve, presque en face de la BnF, au 65 de la rue de Richelieu).

Nous avons ensuite accédé à une partie complétement moderne du bâtiment, en montant au 3e étage, côté rue de Richelieu ; là se trouve une salle de lecture de trente-cinq places dédiée aux Arts du Spectacle (danse, théâtre, opéra, cirque, marionnettes, cabaret… ) salle très lumineuse avec un sol de plaqué hêtre très clair. Juste à côté, on pénètre dans la Rotonde des Arts du Spectacle où se tient une exposition temporaire. A l’entrée, un très beau portrait de Sarah Bernhardt, de Jules Masson, d’après une photo de Nadar, dont l’encadrement est l’œuvre de Sarah Bernhardt elle-même, puis des vitrines montrant des souvenirs de Mistinguett, des décors de théâtre, des costumes…


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Portrait de Sarah Bernhardt

 

Depuis la rotonde, on jouit d’une très belle vue sur la galerie Auguste Rondel (banquier marseillais, amoureux des arts du spectacle, qui a fait don de sa collection privée en 1920). Cette galerie de 44 m de long sur 9 m de large au mobilier tout en chêne, possède un beau parquet en point de Hongrie.

Depuis la rotonde une passerelle en verre toute neuve permet de rejoindre la Salle des Manuscrits. C’est à un mécène américain, Mark Pigott qu’on doit la réfection du parquet de cette salle de quatre-vingts places, éclairée par dix fenêtres, et qui abrite des manuscrits du XVe au XXIe. D’autres manuscrits très anciens et trop fragiles (dont le Papyrus Prisse, écrit en hiératique, datant d’environ 2350 avant J.C.) sont conservés à la bibliothèque mais ne sont consultables par les chercheurs que par l’intermédiaire de Gallica, le site de la BnF.


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Cette visite a permis de renouer avec une bibliothèque rajeunie, modernisée et aux couleurs ravivées. Reste à attendre 2020/ 2021 pour la fin de la deuxième tranche de travaux et pouvoir découvrir la Salle Ovale restaurée, le nouvel escalier, les galeries d’exposition et la cour d’honneur repavée.


Hélène TANNENBAUM
  

 

© 9ème Histoire 2018


Date de création : 04/04/2018 • 09:00
Catégorie : - Echos du Terrain
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