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Maupassant dans le 9e - mars 2019


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Maupassant à Paris et dans le 9e

 


Devant une salle bien remplie, Françoise Mobihan, vice-présidente des Amis de Gustave Flaubert et de Guy de Maupassant allait évoquer la période de la courte vie de Guy de Maupassant passée à Paris et plus particulièrement dans notre arrondissement, dans les années 1870.

Né en 1850 dans le département de la Seine Maritime d’aujourd’hui, de parents issus de la bonne bourgeoisie normande, le jeune Guy et son frère suivent en 1860 leur mère, fort cultivée, à Etretat. Séparée de son mari volage, elle est amie de Gustave Flaubert qui prendra sous sa coupe le jeune Guy à son arrivée à Paris. Cette vie dans la campagne normande lui donne alors ce goût pour la nature et les activités sportives, comme le canotage qu’il pratiquera dès qu’il le pourra, y compris en région parisienne. 
 



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                  Maupassant enfant et sa mère                                                                               Maupassant jeune en tenue de chasse
 


Une fois devenu bachelier, le jeune homme monte à Paris en 1869, pour débuter des études de droit. C’est à ce moment que la déclaration de guerre avec la Prusse le fait s’enrôler à 20 ans dans l’artillerie, mais la rapide débâcle le fait assez vite regagner la capitale … Démobilisé en 1871, Guy de Maupassant va alors habiter au 2, rue Moncey une minuscule chambre en rez-de-chaussée de quatre mètres sur trois. Il court quelques temps les petits boulots avant d’occuper en 1874 un poste de modeste fonctionnaire au ministère de la Marine, rue Royale puis Flaubert le fera entrer en 1878 au Ministère de l’Instruction publique.

Il continue à voir sa mère régulièrement en Normandie mais ses relations avec son père rentier, domicilié 37 rue de Pigalle, et qu’il critique beaucoup, s’avèrent difficiles, même si celui-ci lui octroie une petite bourse pour subvenir à ses besoins ... plutôt importants, car il fréquente des établissements onéreux comme Le Petit Riche de la rue Le Peletier ou La Maison Dorée du boulevard des Italiens qui sont alors parmi ses adresses préférées.

Il se plaint d’ailleurs à sa mère de ne pas avoir assez d’argent et a un peu le mal du pays normand qu’il appréciait tant. Il court les antiquaires de la rue de la Chaussée d’Antin, et achète alors une bibliothèque et un original lit à colonnes sculptées qu’il conservera toute sa vie.
Il va aussi faire du canotage régulièrement, à Argenteuil ou encore à Chatou et Bougival notamment, avec toujours autant de passion. Maupassant connait en même temps pas mal d’aventures féminines en fréquentant des établissements comme
Le Rat mort de la place Pigalle où trainent des filles publiques.  
 


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Gustave Caillebotte - Périssoires sur l'Yerres - 1878 - © Musée des Beaux Arts Rennes.
 

Il avait commencé aussi dès 1876 à publier ses premiers contes sous des pseudonymes et rencontre les milieux littéraires parisiens grâce à Flaubert qui lui fait connaître Zola, les Goncourt ou encore Tourgueniev.

Il s’installe ensuite la même année rue Clauzel (non pas au 19 comme l’indique à tort une ancienne plaque à son nom, mais au 17 !) où il occupe un petit appartement très sombre au deuxième étage, qu’il va conserver jusqu‘en 1880. C’est à cette époque également qu’il attrape la syphilis et s’en vante même comme le rapporte Françoise Mobihan : « Alléluia, j'ai la vérole, par conséquent, je n'ai plus peur de l'attraper ! ... ». Tourgueniev témoignera cependant que Maupassant avait en réalité très peur de la mort et que le sexe était pour lui une sorte d’exutoire !  

Notre conférencière insiste même sur son côté séducteur forcené qu’il veut montrer lorsque celui-ci se targue par exemple de satisfaire six femmes en une heure lors de ses escapades dans les maisons de plaisir … Il écrit d’ailleurs aussi des poèmes érotiques non publiés. C’est à ce moment également, alors qu’il a 26 ans, qu’il fréquente une chanteuse et comédienne plus âgée que lui de près de 20 ans, Suzanne Lagier
 


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  Suzanne Lagier                                                                             Emmanuela Potocka
 

Cependant Maupassant est de plus en plus déprimé à cause de cette maladie qui ne le lâche plus. Il s’en confie à Flaubert qui va le sermonner sur sa conduite : « Il faut travailler plus que cela, trop de putains, trop de canotage … », mais cela ne l’empêche guère de continuer à vivre de manière assez débridée.

La mort de l’écrivain en 1880 va cependant créer chez lui un grand désarroi et des doutes sur ses réelles qualités d’écriture. Émile Zola va alors le prendre sous sa coupe et le faire participer aux Soirées de Médan avec d’autres écrivains (suivre ce lien vers l'article d'Alain Pagès sur le Groupe de Médan) .

C’est à ce moment aussi que le succès de ses romans et nouvelles venu (Boule de suif, la Maison Tellier, Une vie, Bel-Ami …) il se décide à aller vers les « beaux quartiers », rue Dulong dans le 17e arrondissement d’abord, fin 1880, plus tard brièvement avenue Victor Hugo et puis rue Boccador, près du pont de l’Alma, en 1890.

C’est durant ces années 1880 qu’il connait donc sa grande période de création littéraire qui lui fait connaître la célébrité et fréquenter notamment la comtesse Emmanuela Potocka dans son hôtel particulier de l’avenue de Friedland.

Puis ce sera une véritable descente aux enfers que provoque la progression inéluctable des effets de la syphilis et qui aboutiront à la mort de Guy de Maupassant en 1893, à l’âge de 43 ans seulement.

Mais là c’est encore un autre sujet de conférence …


Emmanuel FOUQUET
            


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Françoise Mobihan auteur de l'ouvrage Le Paris de Maupassant aux Editions Alexandrines

 


© 9ème Histoire - 2019


Date de création : 27/03/2019 • 15:45
Catégorie : - Echos du Terrain
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