Les Batignolles - septembre 2019
Carte postale ancienne : la rue des Batignolles et l’église Sainte-Marie.
LES BATIGNOLLES, UN VILLAGE DANS PARIS
Visite conférence par Aline Boutillon
25 septembre 2019
On avait prévu de la pluie pour ce mercredi-là. C’est finalement sous quelques rayons de soleil qu’a eu lieu la visite. Cette partie du 17e arrondissement a gardé, au fil de ses rues étroites, l’aspect provincial du temps de son urbanisation, dans les années 1820-1830. Toutes les époques, néanmoins, y sont représentées aujourd’hui. C’est ainsi que, rue Puteaux, qui tient son nom de Louis Puteaux, l’une des personnalités les plus importantes dans la création des Batignolles, la Grande Loge de France est installée dans un ancien couvent de la fin du XIXe siècle, tandis que, deux numéros plus loin, beaucoup plus ancien, un immeuble à la façade palladienne a été la demeure du peintre et graveur Marcellin Desboutin ; en face de celle-ci, et sans doute de la même époque, une autre maison, précédée d’un jardinet, arbore sur sa façade des niches garnies de statues.
10, rue Puteaux © A.B. 7, rue Puteaux © A.B.
La rue des Dames est une section du vieux chemin qui menait de la commune de Monceaux à l’abbaye des Dames de Montmartre. A son croisement avec la rue des Batignolles, l’ancienne usine génératrice d’électricité campe encore son bâtiment de 1890. Presque en face, la mairie du 17e occupe un immeuble moderne, plus fonctionnel, sans doute, mais qui fait regretter l’ancien édifice, démoli en 1968.
L’ancienne mairie en 1908
L’ancienne usine génératrice d’électricité © A.B.
Rue Truffaut, le pavillon habité par Zola au numéro 23 a cédé la place à un immeuble en briques. En revanche, la jolie maison de style Restauration où vécut le peintre Adolphe Gumery, au 24, est toujours là, de même que l’immeuble « troubadour », au 28, qui accueillit la famille Verlaine en 1857, les Verlaine que l’on retrouve rue Nollet, au numéro 10, tandis qu’au 5 le caricaturiste Cham a tenu un salon artistique et littéraire.
28, rue Truffaut © A.B.
Rue La Condamine, au 45, on découvre un écrivain méconnu, Saint-Georges de Bouhélier, auteur d’une pièce en trois actes, « Le Carnaval des Enfants », qui connut un grand succès en 1910. Rue Lamandé, que l’on rejoint en reprenant la rue Truffaut, puis la rue Bridaine, on arrive devant l’école polonaise, où le directeur, M. Konrad Leszczynski, qui se trouvait à ce moment-là dans la cour, invite aimablement le groupe à entrer et fait les honneurs de son établissement. Photo souvenir de rigueur !
Le groupe de 9ème Histoire entourant M. Leszczynski dans la cour de l’école polonaise. © A.B.
L’escale suivante sera l’église Sainte-Marie-des-Batignolles, où l’on peut admirer dans l’abside un beau décor en… carton pâte et carton pierre pour l’Assomption de la Vierge.
L’Assomption dans l’abside de l’église Sainte-Marie des Batignolles © patrimoine-histoire.fr
Sur le pont de la rue Legendre fut évoquée la création du chemin de fer et le voyage inaugural de 1837.
La gare des Batignolles au début du XXe siècle.
Un petit crochet par la rue Boursault, ouverte par un habitant bien connu du 9e arrondissement, Jean-François Boursault, qui, s’étant enrichi dans le commerce des boues et des vidanges, avait installé, du côté de la rue La Bruyère, une serre où il cultivait les plus belles fleurs, ce qui lui avait valu de la part des Parisiens le surnom de Prince Merdiflore ! Deux immeubles, ici, valent le coup d’œil, tous deux de style Art nouveau, le 62-64 et le 68.
L'immeuble du 62-64 rue Boursault © A.B. Détail du porche de l'immeuble du 68, rue Boursault © A.B.
Cette longue promenade s’acheva par un tour dans le square des Batignolles, qui fut une agréable découverte pour bon nombre de participants. Il faut dire qu’avec ses rochers, sa rivière et son lac où barbotent plusieurs races de canards, tous bagués et protégés, et ses arbres centenaires, il tient plus du parc que du square.
A.B.
© 9ème Histoire - 2019
Catégorie : - Echos du Terrain
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