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Le Musée Roybet-Fould de Courbevoie

D'UN PAVILLON À L'AUTRE 


Il suffit de passer le pont, chantait Georges Brassens, eh bien, c’est ce qu’ont fait courageusement ce vendredi 13 février, un certain nombre d’adhérents de 9ème Histoire en traversant la Seine et en bravant les bourrasques de vent, pour rejoindre Courbevoie.

A quelques encablures des modernes tours de la Défense, l’occasion nous était donnée là de revenir alors au temps de l’Exposition Universelle de 1878 à Paris en découvrant deux pavillons en bois qui ont miraculeusement  survécu en trouvant place au cœur du parc de Bécon, le pavillon de Suède et de Norvège ainsi que le pavillon des Indes (commandé par le prince de Galles pour représenter les Indes britanniques).

 Sous la conduite de Jean Aubert d’une part et d’Emmanuelle Trief-Touchard, conservatrice du lieu, d’autre part, nous pûmes ainsi connaitre les secrets de ces bâtiments parfaitement restaurés il y a peu par la ville de Courbevoie.  

Drôle d’aventure en effet pour ces pavillons conçus pour une durée éphémère, celle de l’Exposition Universelle, qui furent sauvés par un mécène, le prince Stirbey, qui  racheta des éléments  et les remonta en les adossant à des constructions.

Emmanuelle Trief-Touchard nous raconta par le menu l’origine de cette histoire en évoquant d’abord  la destinée assez rocambolesque de Valérie Simonin, de la Comédie Française, surnommée « mademoiselle Valérie », mariée en 1859  au fils d’Achille Fould, ministre de Napoléon III, dont elle eut deux filles, Consuelo (par attachement à George Sand, son amie) et Georges-Achille.

Valérie, pas très heureuse en ménage, avait d’autres passions, la sculpture et aussi l’écriture. Après quelques péripéties, elle se remarie avec un prince venu de Roumanie, Georges Stirbey,  amateur d’art, qui habitait boulevard Haussmann et qui achète pour sa femme le parc de Bécon en 1869. 

C’est ainsi que les deux pavillons dominant la Seine, tels des décors de théâtre, sont alors offerts  aux deux filles artistes, adoptées également par le prince : Le pavillon de Suède et de Norvège pour Consuelo et celui des Indes pour Georges-Achille.

Ce dernier avait été remonté en 1882 avec les restes non utilisés du pavillon qui occupait pendant l’Exposition une grande partie de la rue des nations (couverte) au Champ de Mars en 1878 (l’actuelle avenue de Suffren), la partie principale ayant été installée à Paramé au bord de la mer, mais qui sera détruite lors d’une tempête en 1920…

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Inscrit aux Monuments Historiques depuis 1987, mais très dégradé, ce pavillon de taille réduite a fait l’objet d’une restauration toute récente et on peut admirer aujourd’hui ses salles en marqueterie et ses coupoles dorées, plus d’inspiration orthodoxe que celles d’origine, copiées sur le Taj Mahal !  

C’est donc là que Georges-Achille, installa son atelier et  on trouve ici certaines de ses œuvres ainsi qu’au musée Roybet-Fould.

Le charmant musée installé dans le parc du château de Bécon (rasé en 1957) abrite côté Seine les pavillons en pin rouge de Suède et de Norvége, reliés par une galerie, qui furent donc dédiés à Consuelo.

Comme le souligna Jean Aubert, le nom du musée est dû à Ferdinand Roybet, artiste peintre de la fin du XIXe, à l’inspiration flamande, qui a eu un temps son atelier place Pigalle et dont on peut voir là quelques œuvres. Celui-ci avait pris sous sa coupe les sœurs Achille-Fould, dont on peut découvrir dans le musée certains de leurs tableaux comme « Sur les ailes du rêve »  de Consuelo ou le portrait de Stirbey par Georges-Achille.

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Sur les ailes du rêve                                                  Portrait de Stirbey

On découvre également au musée des œuvres  de Carpeaux que Stirbey  accueillit à la fin de sa vie. Outre une collection de jouets anciens, des expositions temporaires y trouvent place désormais. 

Les sœurs Achille-Fould, très engagées dans les mouvements féministes, n’eurent pas de descendance, si bien qu’après le legs de Consuelo à sa mort en 1927, puis le décès de Georges-Achille en 1951, les deux édifices, propriété de la ville de Courbevoie, devinrent musées, ce qui nous permet de les visiter à nouveau avec grand plaisir. 

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Emmanuel FOUQUET


Date de création : 15/02/2015 • 11:41
Catégorie : - Echos du Terrain
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