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Présence de Verlaine - février 2018


PRÉSENCE DE VERLAINE (1844-1896) DANS LE 9e

 

Bien que né à Metz et mort dans le 5e arrondissement, Verlaine a fréquenté le 9e arrondissement à tous les moments de sa vie agitée.

Il a 5 ans quand ses parents arrivent à Paris (son père, officier du Génie, est alors en retraite). C’est un enfant difficile, mis en pension à l’Institution Landry, 32 rue Chaptal (endroit aujourd’hui disparu). Il se souvient des messes du dimanche à l’église de la Trinité (à l’époque une église construite en bois qui se situait en bas de la rue de Clichy). Il suit les cours du Lycée Condorcet (à l’époque Lycée Impérial Bonaparte), obtient son bac en 1862 et écrit des poèmes depuis 1860.


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Jean Béraud - La sortie du Lycée Condorcet -  ca 1903 - © Paris Musées Musée Carnavalet
 

Son père le fait entrer à la mairie du 9e après qu’il ait travaillé pendant quelques mois  dans une Compagnie d’assurances rue Laffitte.
À la mairie il est « expéditionnaire », en 1870 il se marie  à
Mathilde Mauté de Fleurville.


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Mathilde Mauté de Fleurville
 


En 1871, c’est la rencontre avec Rimbaud et le début de sa vie tourmentée, émaillée de disputes, d’ivrognerie. L’absinthe devient son refuge « l’atroce sorcière verte » dit Stefan Zweig[1].


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Rimbaud & Verlaine, portraits par Carjat
 

Il fréquente les cafés (le Central, le Clou, l’Âne Rouge, le Rat Mort par exemple), les rixes avec Rimbaud s’y succèdent : au couteau, au revolver…

Misia Sert [2], épouse de Thadée Natanson, le côtoie à la « Revue Blanche », 1 rue Laffitte : « c’est là que je me pris d’amitié pour Paul Verlaine. Généralement entre deux vins et toujours triste, il venait le soir s’asseoir près de moi, buvait, me lisait des choses ravissantes et pleurait… »

Verlaine emmène Rimbaud chez Carjat, le photographe du 10, rue Notre-Dame-de-Lorette et celui-ci fait le célèbre portrait du jeune homme. Fantin-Latour réunit les deux poètes dans son tableau « Un coin de table ».


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Fantin-Latour - détail du tableau "Un coin de table" - Salon de 1872 © - RMN Musée d'Orsay.

On voit également souvent Verlaine chez Nina de Caillas, demi-mondaine, au 17 rue Chaptal, où ont lieu des fêtes bruyantes et arrosées : « cet atelier de détraquage cérébral qui a fait tant de toqués, d’excentriques et de vieux fous » disent les Goncourt.


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Edouard Manet - détail du tableau "La Dame aux éventails"  - 1873 © RMN Musée d'Orsay.

À la fin de sa vie, entre voyages et tentatives de vie campagnarde dans les Ardennes, il est plus présent dans le Quartier Latin et meurt, après des hospitalisations successives à Broussais, comme un clochard au 32, rue Descartes.

« Il tire la jambe, va de café en café d’un pas lourd et saccadé en s’aidant de sa canne, accompagné de son essaim de prostituées, de littérateurs et d’étudiants. Il s’attable avec tout un chacun, demande vingt francs en échange d’une dédicace dans son prochain livre, et il suffit de lui payer une absinthe pour devenir son ami » [3]


Immense poète à la vie tourmentée.
 


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Verlaine et Rimbaud en 1873
 


[1] Stefan Zweig : Paul Verlaine
[2] La Vie de Misia Sert par Arthur Gold et Robert Fizdale
[3] Stefan Zweig : Paul Verlaine.

Françoise ROBERT
  


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© 9ème Histoire 2018


Date de création : 07/02/2018 • 21:32
Catégorie : - Echos du Terrain
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