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James Tissot - le 06/05/2020 • 09:00 par HTa


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James Tissot - Bal sur le pont - 1875 - © Tate Londres

 



Tissot, l’ambigu moderne

 


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James Tissot  - autoportrait  -  1865  - © Fiane Arts Museum of San Francisco
 



Après un bon début de saison, riche en expositions remarquables (Léonard de Vinci, la Collection Alana, Toulouse-Lautrec, L’Âge d’or de la Peinture Anglaise, Mondrian figuratif…), on se réjouissait à l’idée de voir, à partir de mars/ avril, d’autres grands maîtres de la peinture (Turner, De Chirico, Cézanne, Matisse, L’École de Paris avec Chagall et Modigliani…) et  de grands photographes (Cindy Sherman, Sarah Moon, Marc Riboud, Man Ray…) mais brusquement, le 16 mars ,coup d’arrêt,  tout se fige, c’est le début du confinement pour cause de coronavirus.

L'exposition « James Tissot, l’ambigu moderne » , initialement prévue au Musée d’Orsay, du 24 mars au 19 juillet, devrait finalement ouvrir le 23 juin jusqu'au 13 septembre.

Né en 1836, à Nantes, de parents fortunés (père, riche drapier ; mère, fervente catholique bretonne), Tissot s’intéresse très jeune à la peinture et malgré l’opposition de son père, va, en 1856, faire des études aux Beaux-Arts de Paris, auprès de Flandrin et Lamothe. Il y rencontre Degas et fait la connaissance de Whistler. Ses maîtres le font travailler sur l’étude du nu et le dessin mais il est personnellement beaucoup plus attiré par la peinture flamande et germanique (Cranach, Dürer).

Dès 1859, année où, par anglophilie, il décide de troquer son prénom de « Jacques-Joseph » pour celui de « James », il est admis au Salon de Paris (portraits de femmes, scènes médiévales en costume).
 


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James Tissot  -  Faust et Marguerite au jardin  - © RMN Musée d'Orsay.
 


En 1862, il découvre Londres où le Japonisme est à la mode puis il y travaille régulièrement comme caricaturiste politique (sous le nom de Coïdé) pour le magazine « Vanity Fair ». En 1864, il expose à la Royal Academy of Arts et commence à se faire des relations dans le milieu artistique et la bonne société de Londres.
 


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James Tissot - Jeunes femmes admirant des objets japonais - © Cincinati Art Museum  -  © Getty Center
 


De retour à Paris, il exécute une toile représentant les douze membres d’un club fermé créé au début du Second Empire « Le Cercle de la rue Royale » (d’abord situé rue le Peletier dans le 9e arrondissement) ; chacun des membres verse à Tissot la somme de 1 000 F pour la réalisation de cette œuvre exposée dans un salon du club. Il avait été décidé que cette toile reviendrait, par tirage au sort, à l’un des commanditaires en cas de dissolution du cercle.
 


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James Tissot  -  Le Cercle de la rue Royale  - 1868  - © RMN - Musée d'Orsay.
De gauche à droite:

Comte de La Tour-D'auvergne - Marquis du Lau d'Allemans - Comte de Ganay - Capitaine Coleraine Vansittart - Marquis de Miramont - Comte de Rochechouart - Baron R. Hottinger - Marquis de Ganay -  Baron de St Maurice - Prince E. de Polignac - Marquis de Gallifet - Charles Haas.


En 1870, Tissot participe à la guerre franco-prussienne puis prend part à la Commune. Comme d’autres peintres français (Monet, Pissarro, Sisley…), il décide de quitter Paris et de s’installer à Londres. (pour lire « Les Impressionnistes à Londres- Artistes français en exil » suivre ce lien)

Si son anglophilie avait plu aux Parisiens, son côté parisien séduisit les Anglais et grâce aux relations précédemment établies en Grande-Bretagne, il s’assure très vite une nombreuse clientèle dans la haute société britannique. Il emménage dans une vaste villa à Saint John’s Wood (à l’ouest de la capitale) et devient le peintre de tous les élégants de Londres.

Sa passion pour les tissus, sa description détaillée des costumes (liées sans doute à la profession de son père) et l’importance des décors (scènes à bord de navires, dans des salons mondains) sont omniprésentes dans son œuvre.
 


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James Tissot  - Octobre  - 1877  - © Musée des Arts Montréal.
 


Il fait la connaissance d’une divorcée irlandaise, Kathleen Newton qui devient sa compagne et sa muse. Elle sert de modèle à la plupart de ses personnages féminins. Tissot reste à Londres jusqu’au décès de sa maîtresse, morte de la tuberculose à 28 ans, en 1982. Il quitte alors définitivement Londres.

Malgré cet éloignement de la capitale française pendant plus de dix ans, il renoue dès son retour avec le succès, exposant au Palais de l’Industrie, en 1883, des portraits de femmes appartenant à diverses classes sociales ; il s’intéresse à l’occultisme très en vogue à l’époque et s’efforce d’entrer en contact par ce biais avec sa défunte compagne

En 1888, lors d’une visite à Saint-Sulpice, il a une révélation religieuse ; il effectue alors trois voyages à Jérusalem et en Palestine puis se consacre jusqu’à sa mort à l’illustration de la vie du Christ (aquarelles aujourd’hui au British Museum) et de l’Ancien Testament (œuvre inachevée, aujourd’hui au Jewish Museum de New York).
 


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James Tissot  - L'Arche d'alliance traversant le Jourdain -  1896  -   © The Jewish Museum New York.
                                                 


Il passe les dernières années de sa vie dans le château familial de Buillon (Doubs) où il s’adonne à la photographie ; il y meurt en 1902.

Cet artiste, mal connu de ce côté-ci de la Manche, reste un peintre très difficile à classer ; d’abord attiré par la représentation de scènes médiévales avant d’être influencé par le Japonisme, puis de se consacrer à la peinture mondaine, il finit par l’illustration de scènes religieuses. Son œuvre revêt de multiples facettes ; Tissot conserve toute sa vie une totale indépendance artistique, refusant d’adhérer à tous les mouvements de l’époque (Degas avait sollicité sa participation à la première exposition impressionniste de 1874 et il l’avait refusée).

Cette exposition, présentée au Musée de la Légion d’Honneur de San Francisco, d’octobre 2019 à février 2020, sous le titre de « James Tissot : Fashion and Faith (Mode et Foi) » est à voir au Musée d'Orsay à partir du 23 juin et jusqu'au 13 septembre. L'accès au musée nécessitera un billet horodaté accessible sur le site d'Orsay à partir du 8 juin.

 



Hélène TANNENBAUM
 

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Musée d’Orsay

1, rue de la Légion d’Honneur
75007 Paris

Ouvert tous les jours sauf lundi
de 9 h 30 à 18 h (21 h 45 le jeudi)
 

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