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Whistler à Orsay - le 14/04/2022 • 20:36 par TAn

© H.Tannenbaum 2022 - © 9ème Histoire 2022

 


James Mc Neill Whistler (1834-1903)
 

Chefs-d’œuvre de la Frick Collection, New York

 


C’est à la fermeture provisoire pour rénovation de la Frick Collection de New York que l’on doit le prêt de tableaux et eaux-fortes de Whistler au Musée d’Orsay jusqu’au 8 mai 2022.

Henry Clay Frick (1849-1919), magnat de l’industrie de l’acier et grand collectionneur d’art, s’était fait construire un hôtel particulier sur la 5e Avenue, où il a vécu entouré d’œuvres d’art, et qu’il légua à la ville de New York et c’est seulement en 1935 que sa maison fut transformée en musée et ouverte au public.

L’exposition d’Orsay comporte quatre peintures à l’huile, trois pastels et douze eaux-fortes de Whistler venus de New York auxquels s’ajoutent trois tableaux faisant partie des collections françaises. L’artiste fut le premier peintre étranger à voir un de ses tableaux entrer au Musée du Luxembourg de son vivant, il s’agit du tableau intitulé : « Arrangement en gris et noir. Portrait de la mère de l’artiste (1871).
 


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Whistler  - Arrangement en gris et noir  Portrait de ma mère  -  1871 -  Photo D. Bureau.
 


Américain de naissance (né en 1834 à Lowell, dans le Massachusetts) il garda sa nationalité américaine toute sa vie sans jamais se sentir vraiment américain. Après avoir passé, dans son enfance, quelques années à Saint-Pétersbourg où son père travaillait pour les chemins de fer russes et où il apprit le français et fréquenta l’Académie des Beaux-Arts, il partit dans un premier temps pour Londres avec ses parents et regagna brièvement les États-Unis à la mort de son père, en 1849.

A partir de 1855, il poursuivit ses études d’art à Paris, dans l’atelier de Charles Gleyre où il côtoya certains des futurs « impressionnistes » après s’être rapproché de Courbet et de Fantin-Latour. Puis il partagea sa vie entre Londres et Paris où son tableau « La Dame en blanc » fut remarqué au Salon des Refusés en 1863.

Comme la plupart des peintres de l’époque, il subit l’influence de la peinture extrême-orientale et le japonisme alors à la mode transparaît dans nombre de ses œuvres. Vivant à Londres essentiellement, il ne put ignorer les préraphaélites et prit part à l’ « aesthetic movement ».

Il passa une grande partie de sa vie à Londres et habita un moment près de la Tamise à Tite Street, tout près de la demeure d’Oscar Wilde qu’il défendit lors de ses procès. Il fit la connaissance de Frederick Leyland, riche armateur et grand collectionneur d’art pour qui il réalisa la décoration de sa maison (et notamment « The Peacock Room ») et un grand portrait sur pied de son épouse (« Symphonie en couleur chair et rose. Portrait de Mrs Frances Leyland ») présenté ici, à Orsay. Le lien entre le peintre et sonmécène se brisa suite à une dispute sur le montant des honoraires pour la « Peacock Room ».
 

c2451b_55761230a32d4369be017fb98841c21b~mv2_d_10280_7724_s_4_2 copie.jpg    IMG_1438.jpg
"The Peacock Room" décoration de Whistler pour la demeure de Frederick Leyland   © Freer Gallery of Art, Smithsonian Institution, Washington, D.C. Gift of Charles Lang Freer                             Whistler  - Symphonie en couleur chair et rose. Portrait de Mrs Frances Leyland - Photo D. Bureau
 


En 1878, lorsque le critique d’art britannique, John Ruskin, lui reprocha ses tarifs outranciers (« Deux cents guinées pour un pot de peinture jetée à la face du public »), Whistler l’attaqua en justice et gagna son procès en démontrant qu’il facturait une pareille somme non pas pour l’exécution d’une œuvre réalisée en une demi-journée mais pour l’expérience de toute une vie.

Suite à ce procès, il fut néanmoins ruiné et dut s’exiler à Venise pour exécuter une commande de gravures de la Fine Art Society qui lui permirent de survivre.


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Whistler  -  Gravure de Venise  -  Photo D. Bureau.
 


Si trois grands portraits sur pied (Mrs Leyland, Miss Rosa Corder et Robert de Montesquiou-Fezensac) quelques paysages ainsi que des gravures de Venise sont bien présents dans cette exposition, manquent les œuvres de Whistler qui rappellent Turner et les impressionnistes français, œuvres tendant vers l’abstraction dont aucune n’appartient à la Collection Frick mais qu’on avait pu voir au Petit Palais lors de l’exposition « Les Impressionnistes à Londres. Artistes français en exil (1870-1904) », en 2018.
 


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Whistler  -  Arrangement en noir et or : Comte Robert de Montesquiou-Fezensac  -  Photo D. Bureau
 

La plupart des tableaux de Whistler exposés à Orsay ne sont pas signés par l’artiste mais à partir du début des années 70 le peintre substitua à sa signature une sorte de monogramme ayant la forme d’un papillon qu’on retrouve ici et qui rappelle le cachet apposé aux estampes japonaises. Les titres de ses œuvres évoquent souvent la musique et les couleurs (« Arrangement en gris et noir », « Symphonie en couleur chair et rose », « Nocturne en noir et or » …). Plus que le sujet, c’est l’harmonie ou la discordance des couleurs qui comptent pour l’artiste.

Si certains des plus beaux tableaux de l’artiste sont effectivement présents à Orsay, on reste un peu sur sa faim après avoir parcouru l’unique salle où se trouvent ces œuvres de la Frick Collection mais dès le 12 avril, le musée offrira aux visiteurs deux nouvelles expositions, une sur le sculpteur/ peintre Maillol et l’autre sur l’artiste catalan Gaudi.
 


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 Whistler  -  Autoportrait vers 1872.
 

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MUSÉE D'ORSAY

1, rue de la Légion d'Honneur
75007 Paris

Jusqu'au 8 mai 2022
 

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